South of heaven

Obtenir l'antidote de Enash n'est plus nécessaire car Simon Roberval révèle qu'il est capable de guérir Amnon Louria. Toutefois, les plans pour faire diversion en s'attaquant au puissant Serekh de l'horloge astronomique sont lancés et l'effervescence commence à gagner Prague. Béliers, Sybils, Ekklêsia, Cercle de Vienne, serviteurs des ténèbres semblent engagés dans une danse confuse.

Parvenant à arracher Amnon au coma, Simon s'efforce de le faire mettre à l'abri tandis que la communauté juive de la ville se mobilise pour protéger la synagogue devant laquelle s'accumulent des individus aux tenues sinistres et dont il est difficile de définir s'il s'agit de simples poseurs ou de réels sbires de Bélial.

Car la situation est bloquée : le seuil du Jardin de Prague menace toujours de libérer Bélial ou ses créatures et les rabbins sont affaiblis par le chaos qui gagne discrètement la ville, sans mentionner l'affaire Louria. Le MS 408 semble jouer un rôle dans ces événements mais lequel ? Louria a le temps de confier au téléphone ce qu'il souhaitait révéler avant d'être plongé dans le coma : le manuscrit de Voynich sur lequel tous s'échinent est réellement faux. Il a été créé à la demande de Rodolphe II pour dissimuler un original rédigé par Roger Bacon, obtenu par John Dee et convoité par Edward Kelley. Rodolphe fit emprisonner Kelley et demanda à Tycho Brahé de réaliser le faux qui finit entre les mains Kepler. Ce dernier reconnut la supercherie et initia donc la rumeur portant sur son caractère fantaisiste. Depuis, rien n'a transparu quant à l'original, seule la copie erronée est étudiée. Pourtant, il existe une abondante correspondance entre Tycho Brahé et John Dee. Les originaux en sont conservés au couvent de Strahov. A Prague.

Le couvent de Strahov


Parallèlement, Iften parvient à apercevoir l'endroit où Samiaza alias Fabien Chantrot se trouve. Il saisit que cet ancien serviteur du Bouc est activement engagé dans un rituel visant à hâter l'irruption de Bélial dans ce monde et l'équipe fait cap vers la banlieue de Prague, dans une zone industrielle à l'abandon. Là se trouve un squat établi dans une ancienne usine : au sous-sol, un mur complet est recouvert d'une réinterprétation du Jardin des Délices de Bosch, le sujet de thèse de Katerina Nozka.

Le Jardin des Délices - Jérôme Bosch


Malgré des traces d'activité récente, personne sur les lieux puis deux personnes arrivent rapidement en voiture : Katerina et un certain Thomas Lanik, lui aussi étudiant en art. Les deux jeunes gens sont abattus mais ont le temps de révéler d'inquiétants pouvoirs leur permettant d'annuler à vue les effets des Auras des Trinités. La fresque sur laquelle ils travaillaient reproduit une image dévoyée de ce que Bosch a aperçu du Jardin de Prague souillé par Bélial avant que les rabbins ne condamnent son accès. Et cette peinture est aujourd'hui en train de devenir une porte, un Seuil alternatif que Bélial pourrait emprunter pour se déverser sur Terre. Aussi la fresque est-elle détruite mais elle se défend, vomissant dans la cave certaines des créatures absurdes qui y étaient représentées : des jumeaux aux terribles mâchoires liés par des cordes et des chaînes, un tonneau roulant empli de fagots de bras aux mains avides, une créature à tête de navire de guerre, un paysan médiéval emporté par son énorme tête d'enclume, un oiseau obèse dépourvu de pieds surmontée d'une cheminée fumante, un œuf géant percé d'une épée, un homme à la bouche déformée par l'immense bec d'oiseau qui en jaillit. Les choses sont détruites, Simon est légèrement blessé, David révèle un de ses talents de kabbaliste en "libérant" l'un des monstres d'une parole murmurée à l'oreille.

Le risque de voir Bélial arriver par la fresque s'éteint, le rituel est brisé, mais les choses vont mal à la synagogue. Très mal.

Samiaza est sur place. Il s'est introduit dans la synagogue, a exécuté plusieurs rabbins et se tient devant le seuil. Il attendait apparemment que les Trinités arrivent. Avant de mourir (enfin) de la main de Mickaël, il a le temps de révéler ce que dissimule son cache-oeil: un globe de métal compliqué aux mécanismes extrêmement fins fiché dans une blessure récente. Une oreillette révèle quelques mots avant de s'éteindre définitivement : "C'est bon, on a ce qu'on voulait'.

Les rabbins affirment que Samiaza a fait référence à une sorte de supérieur, nommé Nahash et les Trinités, régicides et déicides, sont suspectées de vouloir, comme tous, s'approprier le pouvoir de Bélial.
Iften quant à lui apprend que Giorgio, des Sybils, a été capturé. Une vision le propulse aux côtés de son contact : il est dans une ferme, placé devant un homme glissé dans les vêtements crottés d'un paysan mais dont les traits et les manières révèlent l'intelligence et la culture. Une description précise par Iften ne laisse guère de doute.

Il s'agit de Monsieur Jordan, le bibliothécaire de la faculté catholique de Lyon. Un homme de Ruiz.

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