Praha

Samedi 13 janvier 2001

L'appel que ressent Philibert d'Aujas pour le jardin de la Vierge est toujours aussi puissant et il décide de voler vers Prague en compagnie de Simon. Il reste quelques jours avant la conférence de Rome, du mercredi 17 au vendredi 19 janvier. Leurs billets réservés, ils sont contactés par M. Jordan, bibliothécaire de la faculté catholique de Lyon au 25 ru du Plat. M. Jordan est le représentant de Monseigneur Ruiz et donc la voix de l'Ekklêsia auprès de Simon.

Ruiz est au courant de leur voyage, c'est même lui qui fournit les billets. Il semble maintenir les Trinités sous étroite surveillance dès qu'elles s'approchent de Lyon. Il leur propose, par l'intermédiaire de M. Jordan, de profiter de leur déplacement à Prague pour s'intéresser à une affaire qui concerne ses propres alliés. Mais au delà de faire le coursier pour l'Ekklêsia, Ruiz a des arguments : une photo au téléobjectif produite par Jordan montre un jeune homme élégant quoique émacié et portant un cache-oeil. Il s'agit de Fabien Chantrot, également connu sous le pseudonyme de Samiaza, maître des Veilleurs, ces anges déchus accouplés aux femmes humaines pour donner naissance aux Nephilim. Plus prosaïquement, Samyaza était à la tête d'un mouvement sataniste lyonnais et fut touché par le Bouc. Maîtrisé par les Trinités qu'il avait un temps suivies, il avait été relâché dans Lyon pour récolter des fonds et ne jamais refaire surface.

Prague

 Selon Ruiz, Samyaza est d'une manière ou d'une autre impliqué dans la quête de Philibert et les difficultés que rencontrent ses alliés juifs de Prague. Le rabbin Abihou Dan, initié à certaines réalités occultes, est en détresse. Un de ses proches, le rabbin Amnon Louria a été retrouvé dans le coma dans un jardin botanique du sud de Prague et le neveu d'Amnon, Agar, a quant à lui été découvert mort au pied de l'immeuble de la rue Široká où tous deux vivaient.

La rue Široká

Abihou Dan, qui vit dans la rue Vězeňská est l'archétype du rabbin solitaire, absorbé dans une masse de documents religieux hébraïques, de schémas complexes, de figures mystiques et de recueils mathématiques. Il reconnaît en savoir plus que la plupart de ses pairs mais il n'explique pas ce qu'ont subi les Louria.

Une visite à l'hôpital et au parc indique qu'Amnon a pu être empoisonné ou contracter une maladie, comme en témoigne sa gorge gonflée, mais les médecins poursuivent les analyses, évacuant les pistes les plus probables. Ils penchent, sans trop s'avancer, vers une "affliction non constatée depuis des décennies". Amnon réagit mal aux tentatives de soins, quelque chose le retient, l'attire vers le bas, à tel point que les Versets, à défaut de le rétablir, l'arrachent douloureusement à son coma, lui laissant le temps de ne prononcer qu'un seul mot : Méphisto.

Concernant l'appel de Philibert, il s'éteint subitement et inexplicablement dès que les Trinités mettent un pied sur le sol tchèque. Elles suivent néanmoins la piste de la porte aux Ours, située en plein coeur de la vieille ville, et découvrent un passage parfaitement quelconque mais chargé de Ténèbres et orné d'une étrange figure végétale tracée sur le mur : une page du mystérieux et indéchiffrable manuscrit de Voynich.

Dům u Dvou Zlatých Medvědů

Copie d'une page du Manuscrit Voynich

Pendant ce temps, Prague est en effervescence comme en témoigne la difficulté pour y trouver un hôtel. La raison est évidente même si les Trinités l'avaient passagèrement oubliée : tout ce que la ville, le pays compte de fervents catholiques s'agite autour de Mala Strana. Du notable ecclésiastique à la famille de paysans slovènes, tous se pressent autour d'une jeune fille, Katerina Nozka, qui depuis plusieurs semaines multiplierait les miracles en guérissant maladies et infirmités.

Mala Strana