Fissures

"L'architecture est une sorte d'oratoire
de la puissance au moyen des formes"
FRIEDRICH NIETZSCHE, Le crépuscule des idoles

Mardi 8 août 2000

Le combat victorieux contre le Bouc et la découverte des cadavres des agents anglais recherchés par Walter Gibbons dans les congélateurs du Dr Manfred Wienen, membre des Dévorés, ont marqué une étape dans ce brûlant été lyonnais.

Les adorateurs d'Ibl'il, Epée de Feu déchue assimilée à Kronos ou Osiris, sont puissamment enracinés dans les profondeurs de Lyon et les documents découverts chez Manfred Wienen indiquent que la ville recèle des secrets à exhumer, des portes à ouvrir. Il semble que nombreux sont ceux à chercher ces accès.

Et précisément, Linea introduit Simon, une Trinité torturée depuis des années par la vision d'un labyrinthe qui hante ses nuits et s'invite continuellement dans sa vie. Alors que les entrailles de la ville vibrent de pulsations inquiétantes et que sa structure confuse, mouvante définit un dédale de lignes de force au comportement erratique, cette Trinité architecte fait irruption dans la vie de Philibert, Mickael, Iften et Sara, pleine de questions et, contre toute attente, munie des outils de l'Art lui permettant d'apporter quelques réponses.

Selon Linea et Simon, Lyon est une énigme géomantique, un casse-tête, une équation impossible à résoudre où les flux naturels habituellement catalysés par les bâtiments sacrés sont devenus illisibles. Résonateurs, dérivations, anomalies, exceptions, amplificateurs, tout concourt à faire de son analyse une affaire de spécialistes de haute volée.

Comment donner du sens dans ce contexte à l'expérience de Philibert qui franchit le Seuil de la rue Juiverie pour se heurter à un mur de flammes, le dépasser et découvrir au-delà que toute progression était impossible ? Que signifient la révélation de la Flèche et les mises en garde d'Israf'il ? Que cherchent exactement les Dévorés et tous ceux qui s'abîment dans les plans de la cité ?

Les Compagnons de l'Oblat basés à Lyon semblent ne pas devoir être d'un grand secours. Isolés et silencieux, ils se sont coupés du reste de l'ordre depuis l'occupation allemande de la ville, refusent toute collaboration et préfèrent se livrer à des calculs et des inventaires d'une extrême complexité sans en partager les résultats ni proposer d'améliorer l'existence de tous, conformément au plan humaniste de l'Oblat. Leurs intentions, ou leurs névroses, sont ailleurs.

Pourtant, la cité bouge et se contorsionne. La nuit dernière, au moins quatre sites lyonnais ont été simultanément frappés par des chocs, des explosions et autres altérations ayant conduit à de profonds dommages structurels. Ces constructions sont anonymes, sans aucune histoire religieuse ou sacrée connue, mais l'une d'entre elle a révélé une Pierre-Angle brisée avec violence, concentrant toute l'instabilité du bâtiment touché. Et le grondement souterrain a vu sa période réduite à 16 secondes.
  • 10 rue Séguin 69002 (Pierre-Angle)
  • 41 rue Sébastien Gryphe 69003
  • Le dépôt TCL cours Suchet 69002
  • Quartier Général Frère, rue Gustave Nadaud, en face du CIRFA et  CIRISI Lyon
Linea, du bout des lèvres et avec une certaine gêne, a fini par révéler que le réparateur de marionnettes du 4 rue Bellièvre était un Compagnon de l'Oblat. Mais surtout un Lyonnais pur jus.

10 rue Séguin

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